jeudi, août 11, 2005

St-Louis Jazz

Nangadef! (salutation wolof)

Avec un peu de patience, j'ai reussi a sortir du traffic interminable de Dakar. Un petit 4h de route en taxi brousse m'a mené à St-Louis, ancienne capitale de l'Afrique occidentale française. Je me suis basé au campement Koumba, sur la Langue de Barbarie. Je sors de ma paillote, traverse une plage de sable blanc et je saute dans la mer directement! :)

St-Louis, c'est séparé en trois parties, la section sur le continent, l'ile et la Langue de Barbarie, sur le bord de l'océan. Sur la carte, elle est située au nord du Sénégal, à la frontière de la Mauritanie. Sur l'ile, les batiments sont pratiquement restés inchangés depuis qu'ils ont été construits au 19e siecle, un peu délabrés quand meme... mais ça constitue beaucoup au charme de la ville. La ville possede aussi une industrie de peche tres importante. Des centaines de pirogues quittent les rives pour aller pecher en mer.

Le soir, je tourne en ville avec un sympatique gaillard dans la 40aine, que j'ai rencontré à mon arrivée. Il est un guide qui connait bien l'histoire de la ville et me fait rencontrer beaucoup de st-louisiens. Il y a des spectacles de musique intéressants à l'affiche et il parait que les musiciens sont sensas. Je vais gouter au St-Louis Jazz!

A bientot,

Ray

PS
La section photo n'apparaitra probablement plus puisque la caméra a pris un bain dans la mer... si vous voulez voir les photos, vous passerez chez moi... :)

jeudi, août 04, 2005

Trekking à Santo Antão

Par un matin nuageux, j'ai débarqué à Porto Novo, Santo Antão, après une traversée mouvementée du Canal de São Vincente. J'ai sauté dans le premier aluguer (taxi brousse version CV) pour Ribeira Grande. Le véhicule roulait à toute vitesse sur les routes sillonnant les montagnes. Même fatigué des veillées à Mindelo, j'étais abasourdi par les paysages montagneux, extremements escarpés, vallonneux et surtout très verts! Santo Antão, c'est la deuxième plus grande île et aussi la plus verte. Elle est aussi une des seules îles qui peut justifier le "Verde" dans le nom du pays...

On m'a débarqué à la ville de Ribeira Grande (située dans une grande vallée, comme le nom le dit, et sur le bord de l'Atlantique). Bien perdu, sans carte, comme mon Lonely Planet ne la fournissait pas, j'ai rôdé les rues à la recherche d'une pensão (pension) et aussi d'almoço (lunch). Me voyant bien confus, un chinois du loja chinés (magasin chinois) du coin est venu m'aborder en mandarin (je parle cantonnais). Pour se comprendre, il m'a fallu sortir mes talents de Cranium et faire bien des mimes. C'est toujours une drôle de situation quand deux chinois ne se comprennent pas dans leurs propres langues... Finalement, un autre chinois, Sen, est arrivé avec son anglais boiteux et m'a amené dans une pension la plus proche et la moins chère. À ma grande surprise, il parlait un créole quasi parfait! Il m'a proposé d'aller à la découverte de l'île avec lui. J'ai déposé mon sac, ramassé une canne de thon et on est parti à l'aventure...

Jour 1 : Coculi - Corda
Tout juste le temps de sortir de la ville, un 4X4 nous claxonne et nous propose un lift jusqu'à Coculi, le village de départ de notre trek. C'était des amis de Sen, également des collègues de travail de mon ami Carlos de Santiago (le monde est petit au CV). On a traversé la vallée de Coculi et entamé une montée de 3h qui menait jusqu'à Corda, le village d'arrivée. On a monté, grimpé, jusqu'à ce qu'on est rentré dans les nuages même! Juste quand on pensait avoir atteint l'arrivée au tournant d'un sentier, on atteignait une autre vallée donc, une autre montée... Et finalement au top, on est arrivé dans un petit plateau qu'est le village de Corda. De là, la bela vista s'offrait à nous! À Coculi, on a visité des amis de Sen qui nous a offert de quoi se désaltérer. On est retourné à Ribeira Grande sur le pouce.

Le soir, après un power nap de deux heures et un bon repas, j'ai rejoint Sen dans l'activite de la soiree typique la-bas, c-a-d faire des aller-retour sur la petite rue principale et rencontrer les gens de la ville. Tres idyllique, mais sympa...

Jour 2 : Cratere de Cova - Ribeira Paul - Vila das Pombas - Vila de Janela
Le lendemain matin, les jambes un peu raquees, je dejeune mon cachupa rapido et saute dans le premier aluguer en direction de Porto Novo pour m'endormir dedans. 45 min plus tard je me reveille en sursaut : "Est-ce qu'on a depasse Cova?!?". "Oui! Mais depuis 1 minute seulement, tu peux te retrouver facilement!", le chauffeur de dire. Je debarque donc en vitesse un peu endormi encore... en plein milieu d'un brouillard epais, un vent intense de haut de montagne. J'etais sur le bord du cratere de Cova, a 1500 m d'altitude. Je voyais seulement la route et un vide a un cote, un village de l'autre. Par ou commencer le trek maintenant...? J'ai marche 5 min a chercher l'entree du cratere. Un bonne femme m'a trouve un peu trop egare a son gout et m'a indique la direction (l'autre cote, evidemment!). Je suis retourne sur mes pas et j'ai apercu un petit sentier sortant de nulle part et ayant l'air de mener nulle part non plus... j'me suis risque! Voila que quelques kms plus tard j'etais rendu dans le fond du cratere. Un autre monsieur conduisant un camion-citerne d'eau m'a indique le chemin vers Ribeira Paul (ca se prononce Pa-ou-le Polo, il y a un accent sur le u! :) ). J'ai remonte un peu plus loin sur l'autre bout du cratere. A ce temps la, la vue etait completement couverte par le brouillard et le vent intense (probablement que j'etais dans un nuage!). J'etais seul et je ne voyais rien a des metres seulement le grand vide m'indiquait que j'etais tres haut en altitude. C'etait un peu... mystifiant!

J'ai entame une descente dans une route interminable faisant des zigzags serres et escarpes. Quand les nuages ont commence a se dissiper au fur et a mesure que je descendais, j'ai pu trouver une vue "es-spectacular!" de Ribeira Paul... j'me suis donne des claques tellement je ne croyais pas ce que je voyais de mes yeux! Vallee verdoyante, les champs de canne a sucre, les bananiers, les cocotiers a perte de vue... Au loin, je voyais ma destination, Vila das Pombas, sur le bord de la mer. J'ai passe par plusieurs villages ou les gens que je croisais etaient tous tres sympas. C'est egalement ici qu'on fabrique la plus grande quantite de grogue au CV (pas pu resister). Je suis arrive a Pombas apres une marche de 15-20km et avoir passe de 1500 a 0m d'altitude! La j'ai rencontre des jeunes habitants locaux qui m'ont invite a visiter leur village, Janela, un peu plus loin sur la cote et a partager un verre de grogue... pourquoi pas... j'ai le temps!

Agora (maintenant), Cabo Verde, magnifico! Est-ce que je vais retourner la? Claro! Pour l'instant, je suis de retour a Dakar dans la planif d'un petit croche par St-Louis, ancienne capitale des colonies francaises de l'Afrique de l'Ouest...

Ray

PS. un grand obrigado a Carlos meu hermao & la familia Vasconcelos pour leur accueil muito sympatico!

Section foto

Jour 1
La vallee de Coculi
La route de Corda
La ville de Porto Novo
La ville de Porto Novo, prise a sens contraire

Jour 2
Une maison de campagne dans le cratere de Cova
Le fond du cratere de Cova quand le nuage se leve
La seule indication que j'ai trouve apres une heure de marche dans la brume intense
La route de Paul
J'ai ete a Santo Antao!
Ribeira de Paul
Presque arrive a Vila das Pombas
Vila das Pombas

jeudi, juillet 28, 2005

Une petite croisière

Comme le dit bien Mic, j'ai pu tester un peu le poul de la vie de weekend à Santiago. J'en ai conclu que ça bat vite en maudit! Deux tournées des bars, deux nuits blanches à danser en boite, tout cela en deux jours!

Pour se remettre du "ressaca", j'ai passé une journée à Praia Baixo (plage basse) avec l'équipe (Tio, Vasco & famille, SP). Une journée à la plage implique "bafas" (snacks que l'on prend avec alcool : poisson, saucissons, viande de boeuf tous grillés sur le BBQ), un casier (24) de Super Bock, deux bouteilles de vodka, "penalty" (shots) de grog. Et le tout termine par un "rebenta dientu" (en créole : quand ça ressort) de notre ami SP.

Mercredi soir à 21h, je suis parti à l'abordage du STM Tarrafal, pour naviguer vers les îles du nord. Je suis arrivé aujourd'hui, jeudi vers 15h, donc j'ai pu visiter un peu et prendre quelques photos pour vous épater, autant que moi, de la beauté des paysages du Cap-Vert.

Ce soir musique live et une petite bière et pourquoi pas un bafa avant de dormir...

Até logo!

Ray

Section foto

Pour vous donner une petite idée de mon parcours... ya pas mieux qu'une carte
Hotel de ville de Mindelo
Mercado de peixe
Cidade de Mindelo
Les pêcheurs de São Nicolau
Tarrafal, à São Nicolau
Le STM Tarrafal

vendredi, juillet 22, 2005

Cabo Verde

Boa tarde!

Dimanche soir, j'ai débarqué dans un espèce de paradis africain... les îles du Cap-Vert! Je suis présentement sur l'île de Santiago, où se trouve la capitale, Praia. Mon ami Carlos, que j'ai rencontré à Niamey, est en vacances et on va tourner ensemble sur l'île. En juillet, c'était la fête du 30e anniversaire de l'indépendance du pays et tout le monde est en fête. Je n'ai même pas eu la chance de déposer mon sac que j'avais une bière dans les mains... je suis sorti de la zone islamique!

Il y a des lumières de Noël accrochés aux lampadaires de la ville... le zouk et funana capverdiens jouent dans toutes les radios de la ville... il fait un agréable 30 degrés constant, un soleil radieux avec un vent de mer rafraîchissant. Ça c'est l'esprit des îles...

Le soir de mon arrivée, on a été voir les Gamboa Games, qui se déroulent pendant les vacances d'été. C'est sur le bord de la plage de Gamboa... il y a un tournoi de beach soccer, la musique à fond, des gens de tout âge en fête, en train de danser! De la bière pas chère, des brochettes de poisson sur le gril... assez pour y rester jusqu'à trois heure le matin...

Le lendemain, c'est "ressaca" (gueule de bois)... on s'est levé tard, mais on a quand même été visiter le service de Carlos. C'est situé dans le centre montagneux de l'île, à São Jorge. La route sinueuse y menant m'a beaucoup impressionné avec son panorama montagneux, vous verrez par vous même...

Cidade Velha

Le soir on a visité Cidade Velha, anciennement Ribeira Grande, la première ville portugaise fondée au pays durant le 16e siècle. Ici se faisait la traite d'esclaves par les portugais. Les fortifications, construites sur la falaise surplombant la ville, permettaient aux colons de se protéger contre les pirates anglais qui convoitaient la ville et ses richesses. Cidade Velha, c'est aussi un patrimoine mondial de l'humanité, pour rappeler le passé et prévenir de tels actes dans le futur.

Sinon, j'ai pu prendre un verre de grog local, fait avec de la canne à sucre, une vraie boisson de pirate...

Praia, capitale du Cap-Vert

La capitale est située au sud de l'île de Santiago, on y retrouve un port, des plages, des bars, des centres commerciaux, des marchés. Au milieu de la ville, il y a un "plató", dans le vrai sens du terme. Il est surélevé et surplombe le reste de la ville. Les rues y sont étroites, pavées avec des roches, les maisons, avec leur architecture coloniale portugaise, ont les murs paints de couleurs pastels. Le week-end, on dit que c'est ici que ça se passe la fête...

João Teves, Orgâos

Le village natal de Carlos se situe à Orgãos, dans le milieu de l'île, où on a pu passer deux nuits dans la tranquilité des montagnes. Semi-tranquilité... le lendemain, la ville de João Teves était en fête parce que une nouvelle mairie était mise en place. On a fait le tour des bars de la ville, en prenant une Super Bock à chaque arrêt. Le soir il y a eu un spectacle de musique traditionnelle et de la dance, des bières, du grog, des pontchis...

La bouffe capverdienne

Il suffit de dire que je n'ai jamais aussi bien mangé en Afrique... le feijoada, le cachupa, plats traditionnels à base de haricot. Des filets de porc au BBQ, des saucissons, du poisson, du poulet rôti... le tout accompagné de vin à la table à tous les repas!

Ce weekend, je vais gouter à la fiesta capverdienne et la semaine prochaine, je prend le ferry vers São Vincente, où se trouve la ville de Mindelo.

Raymundo, en portugais = le roi du monde... :)

Section foto

Cidade Velha
Fortalezza
La plage de Gamboa
Pico de Santo Antonio, le point le plus haut de Santiago
Praia, avec le plató en arrière plan
En visite à São Jorge
Paysage au centre de l'île de Santiago
Vallée où on cultive la canne à sucre

vendredi, juillet 15, 2005

Ile de Gorée

Un peu d'histoire...

C'est au cours du 17e jusqu'au 19e siècle que les colons français se battent avec les hollandais et les anglais pour le contrôle de l'Ile de Gorée, sur la côte du Sénégal. Durant plus de trois siècles, l'ile a été un point de départ pour la traite des esclaves africains. Pendant ces trois siècles, les portugais, les espagnols, les français, les hollandais, et j'en manque, ont participé la traite, envoyant les navires négriers à travers les côtes de l'Afrique de l'ouest à la quête de "marchandise". Des noms évoquants comme Côte d'Ivoire, Côte de l'Or, Côte des esclaves, démontrent que les européens ne voyaient que du continent noir, une banque de ressources. Les colons ont même fait participer les chefs de tribus dans la traite, leur offrant alcool, bijoux, armes, contre des hommes, femmes et enfants ayant des bras valides. On les emmene dans des maisons d'esclaves comme celle de l'Ile de Goree, ou on leur fait passer des tests de santé, également ou on les garde en attendant une transaction.

Un peu de statistiques...

En moyenne, un esclave passera 3 mois enfermé et entassé dans de petites cellules fermées et humides avec une douzaine de ses compagnons. Si un homme ne pese pas plus de 60 kilos, on l'engraissera en lui faisant manger des feves pendant plusieurs semaines. Dans la maison des esclaves de Gorée, un bâtiment pas plus grand qu'une maison à deux étages, on y tient entre 100 et 200 esclaves à la fois au premier étage parce que les gardes, initialement blancs, mais noirs par la suite, vivaient dans des cartiers luxueux au deuxième. Une fois vendu, un esclave traverse la porte de non-retour et embarque dans le navire négrier où il passera en moyenne 3 mois durant la traversée de l'océan, dans un espace ne le permettant meme pas de s'allonger sur le dos. Le taux de mortalité à chaque étape est estimée à entre 25 à 30%.

Comme le soulignait si bien le conservateur de la maison des esclaves, on parle beaucoup du génocide des juifs qui a duré environ 12 ans... mais on ne parle pas souvent de l'histoire humiliante de la traite qui a durée plus de 3 siècles et qui aura affecté entre 12 à 15 millions d'âmes africaines ainsi que le futur de tout un continent...

Voilà pour la pensée de la journée.

Ray

Section foto

Gorée, patrimoine mondial
Couloirs de la maison des esclaves
Ile de Gorée, 900x300 mètres
Architecture style coloninale de Gorée
Port de Gorée
La maison des esclaves, bâtie par Anne Pépin au 18e siècle
La porte de non-retour
Ray en visite à Gorée
Ruelle étroite

Dakar
Avenue Pompidou, vue d'oiseau
Downtown
Place de l'Indépendance

mercredi, juillet 13, 2005

Dakar, capitale du Senegal

Nangadef! (bonjour en wolof)

Dans la ville de Youssou N'Dour, la population fait 3 millions. La journee ca peut monter jusqu'a 4 millions. Le Senegal au complet fait 10 millions... faites le calcul! Les commercants y affluent de tout bord tout cote, des villes et pays avoisinants. Dakar vit pleinement, respire et rejete ses fumes toxiques tellement il y a de traffic! C'est cosmopolite, sophistiqué et cru... Il y a des gens de toutes classes, toutes ethnies qui sillonnent ses rues encombrees tous les jours. Au centre-ville, il y a presque autant de vendeurs ambulants que de pietons. Le mbalax (musique tradtionnelle senegalaise tres rythmee) tonne dans tous les hauts-parleurs de la ville.

Les transports en communs sont bien developpes. On y retrouve les "car rapides" ou "alhamdoulilahi", les bus DDD (Dakar Dem Dikk, Dakar allee et venue en wolof) et les taxis qui sont trop chers.

A Dakar, on peut boire un vrai cafe (pas instant), deguster un milkshake, savourer un bon repas que ce soit senegalais (le tieboudienne est exquis, riz avec legumes et poisson) ou europeen ou chinois. Il y a des bars, dancing et music-bars en pagaille. les edifices cormmerciaux et residentiels font plusieurs etages. C'est africain-moderne quoi!

The Gambia

The Gambia is english-speaking. Everything is expensive here. There are lots of rastaman, but most are bumsters. Don't have a job, smoke all day and harass tourists for their money. Banjul is the capital, but Serekunda is the economic capital and finding transport in the middle of the market was some adventure. I stayed in Bakau, on the atlantic coast, where I managed to find some peace on the beach and a nice meal or two. Oh yeah, the policemen are also bandits, visa costs 300 dalasis (15CAD) even for Commonwealth countries...

A la prochaine emission

Cette semaine, je continue a marauder les rues de Dakar, entre-coupee d'une visite a l'Ile de Goree, ou on faisait la traite, et peut-etre une baignada a la plage.

Apres plusieurs tentatives, un beau sourire et diplomatie avec la gentille Jacqueline de TACV, j'ai reussi a decrocher un billet pour Praia, Cabo Verde! Du 17 juillet au 7 aout, je vais faire du island-hopping sur les 10 iles verdoyantes et desertiques du petit pays de Cesaria Evora!

Ate logo! (au revoir en portuguais)

Ray

Section foto

Alhamdoulilahi
Le traffic a Dakar
Comment voulez-vous votre Nescafe?
La ville de Dakar
Dakar Dem Dikk
Falaise du Cap Manuel
Iles de la Madeleine, version Senegal
Le marché de Sandaga
Un vieil homme pensif

The Gambia

Jetty
Je vous presente Charley

vendredi, juillet 08, 2005

La cote atlantique

Apres trois jours de voyagement tres intense... j'atteins finalement la cote atlantique du continent africain!!! Laissez-moi vous dire que d'aller du point A au point B a toujours consisté en une aventure en soi... Mais bon, j'ai réalisé mon but: la traversée de l'Ouest Africain... je peux maintenant profiter un peu des belles plages dorées et surtout de la mer!!!

Bamako - Kafountine

J'ai une belle anecdote pour vous, si vous avez le temps... Ca debute ainsi...

J'ai eu des crampes aux abdos et a la pointrine pendant plusieurs jours depuis Ségou à cause de mon packsac. Je me suis donc posé tranquille à Bamako pendant 3 jours... je voulais ensuite prendre le train en direction de Tambacounda au Senegal pour ensuite me diriger vers la cote casamancaise. Samedi matin, a la gare de train... on m'annonce que le train est parti le matin et que le prochain ne part que dans 5 jours... (il y a deux trains qui desservent la ligne Bamako-Dakar, le train senegalais et celui malien... desfois il y en a un qui marche desfois aucun...). On me propose alors Guindo & Freres Transport qui fait le meme trajet par la route... Louche, mais pas vraiment le choix si je veux continuer la route! J'achete alors mon billet... 17000 CFA...

Le soir Ibrahim me depose a la gare vers 20h (heure de depart prevue) et attend avec moi jusqu'a 21h... j'ai ensuite rencontre un tres sympathique sierraleonnais (qui m'a pris en charge pendant tout le voyage). Vers 11h, le bus est arrivé... il a fallu qu'on charge les deux tonnes de bagages des passagers sur le toit du bus... du coup encore deux heures d'attente... quand on a demarre le vehicule, il etait 1h moins! Dans le bus, on etait entasses comme des sardines a trois par banc (banc de bus scolaire jaunes facon)... bon le voyage etait suppose durer au plus 24h... Je me suis resigne a tenter de trouver une position entre ma guitare et mon sac pour dormir...

5h00AM... reussi a dormir peut-etre 15 mins au total... et juste au moment ou je commencait a m'endormir... BANG! Le bus commence a deraper, tous les passagers s'ecrasent vers la droite comme le bus etait penche a quelques degres... Je ne sais pas comment le chauffeur a reussi a immobiliser le vehicule, mais quand il l'a fait, j'ai entendu un choeur de prieres dans le bus (alhamdoulilahi! louanges a Dieu)! On est tous descendus dans le noir, au beau milieu de nulle part, pour se rendre compte qu'on avait perdu deux roues arrieres! Apres 7h de reparations a l'africaine... on a roule tranquillement, avec un bus ayant tendance a pencher vers la droite, jusqu'a Kayes pour encore un autre 7h de reparation... Du coup, on a ete pris a passer la nuit la frontiere... a dormir directement au sol... Mardi matin vers 5hAM, on me debarque seul et bien étourdi a Tamba... ou j'ai encore fait une journée de taxi brousse pour me foncer vers la cote... mon seul objectif etait de me rouler dans le sable et dans la mer!

Kafountine, havre des rastamans

Ca pourrait meme etre une capitale des rastamans tellement il y en a! Je suis arrive mardi en fin d'apres-midi et je me suis garoche dans l'eau bien sur! J'ai eu l'impression de tomber au neutre... J'ai trouve un petit campement bien rasta ou on fait de la percu toute la journee etant bien "inspires"... Sinon marche sur le bord de la plage... visite au sanctuaire ornithologique et du coup un village de 16 habitants... everything is cool man!

The Gambia

Je suis maintenant rendu a Bakau, en Gambie ou je passerai 2 jours tranquille encore avant de quitter pour Dakar!

A bientot!

Ray

Section foto

Balade en pirogue sur un bolong
Qu'est-ce qui manque sur ce car là??
J'ai atteint la cote!
L'épave de Kafountine
Le plus meilleur grin de Bamako
Les pélicans du sanctuaire ornithologique de Kassel
Peche a la pirogue sur la cote

vendredi, juillet 01, 2005

Bamako, capitale du Mali

Bonjour!

Je suis présentement à Bamako et je suis avec Ibrahim Traoré, le copain de Nathalie, ma représentante de projet CCI! J'essaie de reprendre des forces, comme les dernières semaines ont étés éprouvantes. Sinon, Bamako, avec sa population de 2.5 millions, se fait une vraie mégapole africaine! La ville est très répandue, traversée par le fleuve Niger. Je parcoure les rues avec Ibrahim sur sa moto pour connaître les coins les plus reculés de la ville! Fascinant!

Je pars pour la Casamance dès que je serai rétabli de ma fatigue accumulée... sur ce, à+!

Ray

Section foto

Bamako
Ray et Ibrahim à Bamako

mercredi, juin 29, 2005

Sur la route au Mali

Inisogoma! (bonjour en bambara)

Je suis présentement rendu à Ségou, ancienne capitale de l'empire Bambara (voir le roman de Maryse Condé). C'est une ville trop relax comme je m'y attendais!. Sur le bord du Joliba (fleuve Niger) on peut se promener, jaser avec les ségoviens, poser le thé, manger un ananas ou mangue bien frais, prendre une bière froide en contemplant le soleil se coucher derrière les eaux refléchissantes du fleuve. Une ville parfaite pour se reposer du tourbillon touristique des villes précédentes!

Je loge chez un rasta, Petit-Vieux, que j'ai rencontré en arrivant à Ségou! Rasta, mais paquet de nerfs! Bien tranquille, près du fleuve, avec toute la famille au complèt quoi! Demain je prend le bus pour Bamako, où je vais passer quelques jours avant de prendre la route vers la Casamance, au Sénégal. J'ai aussi ajouté la Gambie dans mon parcours... pas besoin de visa! :)

Mopti, la Venise de l'Afrique

Vraiment, j'ai été déçu. La ville est devenue trop achalandée par les touristes. Comme c'était la saison morte, Nadia et moi étions les seules cibles parmi une foule de wanna-be guides qui ne nous lâchaient pas partout où on allait! Quand on leur demandait poliment de nous laisser tranquille, ils nous disait de retourner dans notre pays... wow l'insulte! Je le suis énervé (ça n'arrive pas souvent) et je leur ai menacé de les amener à la police et ils ont déguerpi!

Le reste de la journée, nous avons rencontré deux québécois de la rive sud, Justin et Gab, et leur ami dogon rasta, Yacouba, tous biens sympas! On a été faire un tour en pirogue et on s'est posé en plein milieu du fleuve pour relaxer, poser le thé, écouter du reggae... Le soir on a joué un peu de guitare et chanté des tounes autour de quelques bières froides sur le toit de l'hotel où on restait. Pas étonnant quand des québécois se rencontrent! Le seul désavantage de dormir sur les toits est quand un orage violent survient en pleine nuit...

Djenné, partimoine mondial de l'UNESCO

Patrimoine mondial = harcelement constant par les wanna-be guides, la mafia de Djenné... Une fois qu'on a trouvé notre guide, Bill Dio, on nous a foutu la sainte paix! On a sillonné les ruelles tranquilles de Djenné, la soeur jumelle de Tombouctou. Elle a été fondée au cours du 9e siècle quand on a sacrifié une jeune fille innocente pour porter chance à la ville. Fou non?

Lundi était aussi jour de marché, tous les commerçants venant des environs sont venus se rencontrer sur la place du marché, en face de la mosquée. Les scènes de vie y sont très colorées!

La soif

On s'était permis une journée de repos comme on avait déjà parcouru plus de 65 km les deux premiers jours. Le lendemain, quatrième journée dans le pays Dogon, on a décidé de faire un bon avant-midi et foncer vers Yendouma, puisqu'il y avait jour de marché. Le matin s'est bien déroulé jusqu'à ce qu'on atteigne Koundou. A partir de là, les indications nous disaient 4km jusqu'à Yendouma. Il était rendu 11h et le soleil de plomb se montrait déjà aggressif. On s'est reposé 15 min en se disant que 4km se ferait facilement. On a commencé par traverser une petite vallée désertique. Nadia commençait à montrer des signes de fatigue, comme nos packsacs étaient lourds. On a traversé la vallée, et pensant bientôt arrivés, le guide a décidé de prendre un peu d'avance avec l'âne. Moi j'ai décidé d'attendre Nadia qui avait pris un peu de retard. Quand elle est arrivée, on a constaté que nos gourdes ne contenaient plus que quelques gorgées... j'ai partagé mon eau avec elle, et j'ai décidé de prendre de l'avance pour rattraper notre âne qui portait l'eau...

J'ai pompé mes jambes et trotté dans les routes de sable pendant 30 minutes... je ne voyais pas aucun signe du guide... je demandais au gens s'ils avaient vu l'homme avec un âne... "mais il y en a beaucoup hommes avec âne", qu'ils me répondaient. Derrière, je ne voyais plus Nadia, devant, je ne voyais pas aucun village, donc aucune pompe ni puits. Je commençait sérieusement à paniquer. Mon beignet frit et café étaient loins, je venais de boire ma dernière gorgée d'eau... Ma tête commençait à tourner et quand je regardais dans le ciel, le soleil avait un espèce d'aura multicolore autour et continuait à plomber impitoyablement... J'ai continué à marcher, un pas à la fois, sentant mon coeur battre de fatigue ou de panique, je savais même plus... la respiration était dure avec l'air chaud et sec... Rendu à un certain point, je ne savais plus si je devais faire demi-tour pour aller rejoindre Nadia qui devait paniquer autant que moi. Avec le peu de conscience que j'avais, j'ai décidé que ça ne servait à rien de retourner et d'attendre puisqu'on avait plus d'eau et qu'aucun village n'était sur la route que j'avais pris.

J'ai continué à marcher, j'ai dépassé une petite colline et j'ai aperçu un village au loin... en continuant je voyais maintenant deux ou trois villages, lequel choisir? Ils étaient tous à un ou deux kilomètres d'où j'étais, kms dogons ouais! Je commençais à me fâcher contre notre guide innocent et c'était la seule chose qui me poussait à continuer... Je ne sais pas d'où il venait, mais un dogon avec son ane ma aperçu au loin et m'a demandé d'un ton tranquille : "ça va bien?". Je me suis écrasé contre un arbre et j'ai haleté quelques mots : "eau, soif, chaud...". Il a vu que ça n'allait pas... il a crié quelque chose en dogon et un petit garçon est sorti e nul part avec un bidon et a couru aller chercher de l'eau dans un puits sorti de je ne sais où! Seydou, qu'il s'appelait, m'a dit "bois, mets sur la tete et le cou"... ça ma donné un peu de force pour me relever et continuer a foncer vers Yendouma. Il m'a fait accompagner du petit qui me posait des questions sans arrêt et gambadait autour de moi. Je suis arrivé au marché et j'ai aperçu au loin le guide qui était assis tranquille en dessous de l'ombre d'un arbre à poser le thé... je n'avais même plus la force de le gronder... je me suis écroulé par terre, j'ai envoyé quelqu'un chercher Nadia en moto et j'ai callé la bouteille d'eau qu'on m'a offert... 15 minutes plus tard Nadia est arrivée, complètement ébranlée... il était rendu deux heures de l'après-midi... on a du faire 30 km dans un avant-midi! Si on me demande une situation de vie limite, j'en ai une maintenant!


Voilà pour l'anecdote de la journée. Demain je prend le bus pour partir à Bamako, capitale du Mali. Portez-vous bien!

Ray

Section foto

Le Joliba, à Ségou
Coucher de soleil sur le Joliba
Le marché du lundi à Djenné
Les pigogues de Mopti
La mosquée de Djenné (19e siecle)
Ray, Nadia, Dom et Bill le guide

dimanche, juin 26, 2005

Pays Dogon

Cela aura été une des plus longues semaines (6 jours) de ma vie! Environ 100 km de marche dans les plaines, les falaises et les déserts... De Douentza à Sanga! Mais ce que j'ai vu et vécu en valu plus que la peine... c'est dur à exprimer par écrit...

En ce moment, j'ai réussi à me rendre à Mopti sur le pouce... Sanga - Bandiagara, 45km sur un camion à mil - 3h... Bandiagara Mopti dans un 19 places, 80km - 1h... Les temps sont durs pour les guides à Mopti... et encore plus pour les touristes comme y'en a pas beaucoup! Les guides se sont transformés en mouches à marde... tournoyant autour de nous jusqu'à ce qu'on se décourage ou presque! Je m'ennuie déjà de tonton Ibrahim qui s'est férocement battu pour qu'on ne se fasse pas escroquer à tous les coins de rue!

Je tiens bon... Djénné est ma prochaine destination... il y a le marché là-bas lundi qui vient!

Ray

Section foto

Village de Banani
J'ai triché un après-midi...
Marché de Kassa
La route vers les falaises
Un to-guna, endroit de rencontre des Dogons
Vallée ou on cultive le mil

dimanche, juin 19, 2005

Début de la traversée!

Bonsoir!

J'ai entamé les premiers jours de ma traversée de l'Afrique de l'Ouest et pour le moment tout se passe très bien... Je voyage maintenant avec Nadia, une québecoise que j'ai rencontré sur le bus Niamey-Gao. Elle va a Accra et moi à Dakar, donc on fera le Pays Dogon ensemble.

Pour le moment, la destinée me porte sur ses ailes... j'ai toujours eu un toit sur lequel dormir (je me sens comme Snoopy), ainsi qu'une famille d'accueil qui me reçoit et me montre un peu leurs coutumes ainsi que leurs dialectes... pas facile le djerma, le songhoi et maintenant le fulfuldé (peul).

Après un long voyage de 24h, j'ai eu la chance d'aborder un premier patrimoine mondial, le Tombeau des Askias (1495). C'était à 2 pas de chez ma famille d'accueil à Gao (500km de Niamey) , les Tourés, famille de la mère de Al (FO DNA GOY AL GOMO GOMO!), une famille importante à Gao (le vieux défunt était le premier maire). Ensuite, j'ai rencontré le guide qui va nous suivre à travers nos périples dans les Pays Dogon, Ibrahim Cissé, un marabout dans la famille des marabouts de Douentza, à 400 km de Gao sur la route Nationale. Il est un ami proche de la famille Touré.

Aujourd'hui dimanche à Douentza, c'est le jour du marché. On a fait nos courses pour acheter de la bouffe pour notre 4-5 jours de trekking dans les falaises, accompagnés des Dogons qui sont en ville ce jour là! Dépendamment de notre forme/santé, on fera de 60 à 100km de marche en montagne dans la semaine qui vient... Une bonne façon de se remettre en forme non? Cette marche me mènera plus proche de ma prochaine destination, Mopti. Pour ma fête, j'me suis payé un âne pour porter mes bagages, que je vais troquer vers la fin du parcours... mystique non? Ca fait à dans 5 jours! Portez-vous bien.

Tiabou, djamnelli (merci, bonsoir en fulfuldé dans le texte)

Ray

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Niamey - Gao fait 500km, 24h de voyagement... faites le calcul!
Nadia sur les Dunes roses de Gao
Ondulation
Port de Gao, le niveau du fleuve Niger est très bas
Mont Hombori (1155m), le plus haut point du Mali
Le Tombeau des Askias

mercredi, juin 15, 2005

La famille canadienne au Niger

Un grand fofo à tous les membres de la grande famille canadienne au Niger!

Je voulais remercier chacun d’entre vous parce que vous avez tous contribué à faire en sorte que mon séjour soit si mémorable que (censuré)…

En particulier, il y a eu ma tanti d’accueil Marie-Julie, qui m’a supporté incommensurablement et à qui, en retour, j’ai été un des maris de soir…

Il y a aussi Mélanie, Geneviève, Rasta Georges et Bachard avec qui j’ai fait un voyage trop trippant à Ouaga-ouaga-Ouagadougou!

Louis, Pierre, Sali, Diane, Arthur, Nadège et Gaston alias Abdoulaye Tremblay avec qui j’ai partagé plus d’une conjoncture et tout le monde avec qui j’ai dansé comme un fou!

Il y a aussi Aldo, plus cap verdien que canadien, mais bon, et Valérie, et Hélène. On a eu bien du plaisir à jammer ensemble tant qu’on a pu! On continue dans la musique!

Et en finalement, je ne peux pas oublier ma coloc, maman d’adoption et amie qui m’a accueilli dans son foyer pendant tout le séjour, et qui a bien ri de mes peignures à tous les matins. Merci infiniment Sara ainsi que Al, mon frère (ou papa d’adoption)…

Je veux vous souhaite une bonne suite dans votre séjour, bonne santé, ainsi que bon voyage au Québec ou en France si vous partez bientôt. Allez voir Louis se déchaîner avec Le Nombre si ça adonne… Et si jamais vous trouvez le temps quand vous passerez sur le net, vous pouvez suivre mes petits périples au Mali, au Sénégal et au Cap Vert à sur ce site! Laissez-y un petit message pour moi en passant…

Au plaisir de se revoir!
Kala a tonton! Respect! Jah love Jah bless!

Ray

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Al et Sara, pas stressés dans le trafic de Niamey
Aldo et Val profitent de la brise fraîche à la falaise
Attention au SIDA!, dit Arthur
Georges avec Cette grosse française
Si vous avez des problèmes de moto, allez voir David
Félicitations aux diplômés
Longue vie à la fada FCR
Gaston en transe
Gen en mode zen
Hélène et Victo aux djembés
Pierre et Louis savourant leurs conjonctures sous la pluie
Mélanie, libre comme l’air
Sabaydee Mone!
Awa et Nadège sur la dune
Niamey Big Band Allstar se produisant au Masaki
Bonne chance Solani
Tanti Marie-Julie d’amour
Tonton Jigane

mercredi, juin 01, 2005

Première pluie

C’était un beau lundi après-midi ensoleillé, vers 14h heures, 5 minutes après que je me sois installé tranquille pour aller sur le net. Rapidement, il a commencé à faire sombre, le vent s’est levé. J’ai vu les gens dans la rue commencer à courir de tout bord tout côté. C’est alors que je vois un gros nuage de sable et de poussière venir englober la rue devant le cybercafé. Plus d’électricité (bon rien de nouveau, mais quand même)! La tempête de poussière était tellement dense que je ne voyais pas à un mètre en avant moi! Il faisait noir comme la nuit et ce, en plein jour à 14h! Les vents sont devenus de plus en plus violent et le tonnerre grondait à fond. Après 15 minutes, la densité du nuage de sable a diminué jusqu’à ce que le ciel devienne rouge. Quand tout cela a passé, la pluie s’est mise à tomber à sieaux. La saison des pluies venait de commencer.

Le nigérien à côté de moi me trouvait un peu trop émerveillé à son goût. Il m’expliqua alors que depuis les années 80, un événement semblable n’était arrivé qu’à deux ou trois reprises. Dans les villes au nord de la sous région, où le sable est encore plus abondant (Sahara), ces tempêtes peuvent durer jusqu'à des heures de temps! Fascinant!

Ceci dit, j’étais vraiment content quand j’ai vu que j’avais oublié de fermer les fenêtres. J’ai retrouvé la maison dans un bordel incroyable de sable et d’eau.

Aruh!


Ray

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Phase 1
Phase 2
Phase 304
Les lumières de Niamey
Une falaise près de la ville
Le resto-bar Galaxi
Commandite Levi's

mardi, mai 24, 2005

Mon cher compagnon de voyage

C'est ainsi que dans exactement trois semaines, je quitte mon plus fidèle compagnon de voyage en Afrique, ma Seagull S6™ qui m'aura permis de faire de merveilleuses rencontres et qui m'aura accompagné dans les bons moments comme dans les pires. J’aurai au moins mon sac à dos Brio MEC™ qui prendra la relève dans les prochains mois.

Mon trip en Afrique

Dans trois semaines, je serai aussi relâché dans le vide, à arpenter les routes, goudronnées ou non, qui me mèneront vers le nord-est du Mali.

Mon premier arrêt sera à Gao, fondée en 650 (avant même Tombouctou), capitale de l’empire Songhaï et qui fût une des villes où passaient les caravanes de commerce trans-Sahara.

Ensuite, Sévaré, à 8h de route de Gao sera mon point de départ pour mon trekking de 3-4 jours autour de la falaise de Bandiagara, dans les Pays Dogon.

Après un peu de repos je reprendrai la route vers Mopti, et ensuite Djenné, une des villes les plus ancienne de l’Afrique de l’Ouest, sur une île sur le fleuve Niger. La route me mènera ensuite vers Ségou, capitale de l’empire Bambara (Ségou, roman de Maryse Condé, lecture conseillée) et Bamako, capitale du Mali.

À partir de là, j’emprunterai soit la voie ferroviaire, soit la route dont l’état semble s’être amélioré, choix qui dépendra du fait que j’aille visiter la Casamance ou non au Sénégal.

Une fois au pays de Youssou N’Dour, je ferai le tour de Dakar, bien sûr, capitale du Sénégal, pour ensuite visiter Saint-Louis et l’Île de Gorée.

De Dakar les ailes d’Air Sénégal me déposeront à 445 kilomètres de la côte ouest africaine, à Praia, capitale du Cap Vert, où je dois rencontrer un ami capverdien qui fera le tour des îles (et carnavals sur les plages) avec moi. On passera par Mindelo, ville de Cesaria Évora, avec un petit crochet pour un hiking sur l’île montagneuse de Santo Antao.

Mais attendez, c’est bien dans trois semaines??? J’ai un p’tit badtrip…

Ray

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Famous Wadata sessions
We be jammin

Morrocan allstar band
Incantation de la pluie
Tiken Jah Fakoli version AZN live a Damana
Alphonse la défonce et frere

Future Céline Dion version Afrique

mercredi, mai 18, 2005

Le djembé

Un article très intéressant... si ça vous intéresse... :)

Burkina Faso, pays des hommes intègres

14 juin 2005, 6h00 : Nous sommes embarqués dans la Toyota Starlet à Mélanie à cinq pour parcourir quelque 600km pour faire un saut à Ouagadougou, au Burkina Faso!

Un petit portrait de la capitale burkinabé

Au fur et à mesure que nous avancions vers Ouaga, on commençait à voir plus de verdure (du gazon, des baobabs). La pluie y a commencé depuis quelques semaines déjà et les gens ont commencé à semer dans les champs. On a vraiment remarqué les quelques degrés qu’il y a en moins au Burkina… au lieu du 44-49 à l’ombre au Niger, il faisait autour de 40 et c’était bien frais!

La population burkinabé est composée environ à 40% catholique, 40% musulman et le reste, animiste. On peut tout de suite le remarquer à se promener dans la ville : les maquis (bars terrasses façon) ne sont pas entourés de murs, ils donnent sur la rue même! Les gens n’ont pas besoin de se cacher pour consommer comme au Niger. Et j’ai mentionné qu’il y a de la Guiness Foreign Extra au Burkina? Taux d’alcool à 7.5%, on dit que c’est un bon remède contre le palu… en plus c’est bon! ;)

La ville de Ouaga même est relativement plus développée que Niamey, en terme de construction, architecture et même circulation. Il y a des édifices petits et grands, de grands boulevards, du transport en commun et toute sorte de véhicules sur deux roues (motos, mobylettes, vélos). La nuit, c’est très illuminé et la vie nocturne embarque. Il y a de la musique, live ou non, partout! Pendant deux jours, j’ai pu visiter la ville en surface, soit à pied, en taxi et en moto.

Ouagaler à Ouaga comme des Ouagalais

George et moi sommes allés retrouver la communauté rasta de Ouaga. Son ami le rastaman Jérôme nous allais nous aider à trouver quelques pièces pour sa XT600. Fouillez-moi pour savoir pourquoi, mais ces rastas en Afrique de l’Ouest ça trippe sur les grosse motos. On l’a retrouvé au village artisanal, et devinez quoi? Il confectionne des djembés en plus! On a donc fait quelques courses avant de continuer la soirée en ville.

Deuxième jour, après avoir passer la nuit dans les maquis nocturnes de Ouaga, nous nous sommes perdus dans la ville dans la ville à la recherche de son ami d’enfance yorouba devenu coiffeur, Rashid. Après avoir demandé à a peu près tous les coiffeurs yoroubas de la ville, nous avons pu finalement dénicher sa petite shoppe. Pour célébrer les retrouvailles, on est allé se mouiller la gorge avec Rashid avec quelques Guiness bien froides.

Lundi matin, on est rentré à Niamey, croisant plusieurs pelotons de coureurs en bicyclette qui bloquaient la route. Même Lance aurait de la misère à compétitionner dans cette chaleur là! Mélanie a su bien nous impressionner avec ses talents de offroad avec la petite Starlet en effectuant des manœuvres de dépassement…

Maintenant... Ouaga ou Agadez pour les vacances...

Ouaga-Ray

Section Photo

Ouaga-285
Petit rasta
Hug a Baobab, avec Mélanie
Toyota Starlet Offroad
Optimisation des transports
Vespa!
Coiffure chez Rashid
K7 & CD
Remède contre le palu, élixir pour la puissance
Ray le ouagalais
Ouaga rasta clan
Vespacar!

dimanche, avril 24, 2005

Long weekend

Qu'est-ce qu'on peut faire une fin de semaine de trois jours à Niamey?

1 - Vendredi, Sortir en boîte : danser le couper-décaler, le zouk et le reggae jusqu'aux p'tites heures du matin...

2 - Samedi, Passer une nuit blanches aux dunes de Karey Gorou : roulades dans le sable, admirer le coucher de la lune, le lever du soleil... guitare à la main, on a chanté, on a dansé et on a même pas pensé à s'embrasser... ;)

3 - Dimanche, Déguster des brochettes, frites et conjonctures (bière Niger) sur une terrasse, puis ensuite passer la journée dans la piscine...

Pas facile la vie...

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Grains de sable
J'étais là!
La machine à coudre à pédale, signée Genesis Couture
Le crew de la dune
Coucher de la lune
Lever du soleil
Homme de la dune
Une salamandre qui se baigne

mercredi, avril 20, 2005

W, comme dans Parc national du W!

Déjà, la fin de semaine était bien remplie par les sorties aux maquis, la piscine, le cours de djembé et les jams sessions. Voilà que le dimanche arrivé, une occasion en or s'offre devant moi. Un allemand et un américain travaillant pour la WWF (World Wildlife Fund, et non World Wrestling Federation) décident d'organiser une visite au parc national du W. Mouma dit Bob, le guitariste touareg s’offrait comme chauffeur avec son Toyota Land Cruiser. Le temps était parfait pour y aller. Durant la fin de la saison sèche, soit mars, avril, début mai, les points d'eau se font rares et les animaux s'attroupent. Impossible de refuser!
Petit packsac au dos, j’enfile mon petit boubou (gracieuseté de tanti) ainsi que mon chèche (turban touareg), et je saute dans le 4X4 pour une aventure de deux jours au parc national!

Safari! Jour 1
Le chemin de 50km de route goudronnée et 100km de latérite avec un chauffeur transformé en Colin McRae version touareg, c’est vite fait, bien fait! Il avait une espèce de vision d’aigle pour les trous et dénivelés quasi imprévisibles. Une fois rendu au parc vers 17h, nous ramassions notre guide pour le parc, Yéyéba, un burkinabé. On fait une petite tournée rapide pour aller voir les Gorges du W, tenté de poursuivre quelques buffles et d’apercevoir quelques antilopes. Voir les animaux n’est pas aussi simple qu’à notre Parc Safari national, ça requiert une bonne vision et une patience aiguisée. Comme le Lonely Planet le mentionne, ici le wildlife est simplement wild! Ensuite, nous allions nous poser au campement situé à côté du « W » du fleuve Niger (d’où vient le nom du parc, certainement pas du président vipère) pour attraper le coucher du soleil et apprécier le spectacle de milliers d’oiseaux en migration dans le ciel. À ce moment, nous remarquions aussi que nous étions les seuls visiteurs dans le parc! En soirée, nous avons profité d’un petit repas, posé le traditionnel thé touareg. J’ai aussi eu l’occasion de connaître une morsure de « coudoudoucou » (fourmi rouge en tamashek, qui arrache carrément un bout de peau et ça fait mal pendant 3 jours). Hormis cet incident, vu que Mouma et moi avions traîné nos guitares, on a jammé des blues touareg jusqu’à 1h du matin!

Jour 2
Le matin venu, après avoir joué à cache-cache avec des patas (singes rouges) et vervets (singes verts), des nous partions à la chasse aux lions à dos de 4X4. Les guides avaient aperçu un troupeau la veille. Je pourrais vous faire accroire qu’on s’est fait pourchassé par quatre lions et qu’on en a chassé un à l’arc, mais tout ce qu’on a vu du troupeau sont leurs traces récentes près des points d’eau… Néanmoins, on a fait une belle promenade sur le dessus du 4X4 et rencontré une vingtaine de cobs des roseaux (antilopes) sur la route seulement à quelques mètres du véhicule. À notre arrêt à un point d’eau, on a vu une famille complète de cynocéphales (babouins) s’abreuver et se baigner paisiblement. Je me sentais vraiment comme Jane Goodall quoi! À un autre point d’eau, on a pu voir un éléphant, dans la cinquantaine, se doucher. Les éléphants d’Afrique sont plus larges que ceux de l’Asie, et aucun n’est domestiqué. Il est même arrivé qu’ils chargent les véhicules qu’ils rencontrent pour se venger des braconniers, qui sont toujours un fléau dans ces coins de l’Afrique. Pour cette raison là, on ne s’éloignait jamais trop du véhicule…

Vers 11h, quand le soleil de plomb commençait à montrer ses dents, on est allé se planquer à l’ombre dans une tourelle surplombant le cours d’eau La Tapoa. Selon Yéyéba, la faune terrestre ne devait pas tarder à venir s’abreuver, vu la rareté des points d’eau et cette chaleur. Effectivement, durant nos deux heures passées dans la tour, nous avons pu voir de nombreux troupeaux venir se baigner, boire, profiter de l’eau! Il y avait des hippotragues, des cobs de bouffon, des cobs des roseaux, des buffles, des phacochères, des gazelles et même un éléphant! Pour agrémenter le tout, nous pouvions apercevoir des toutes sortes d’oiseaux très colorés voler d’arbres en arbres et pêcher! Si seulement j’étais ornithologue! Fascinant, comme dirait Chuck Tisseyre! On se sentait comme dans une émission tirée directement du Canal D!

Voilà pour le conte du petit safari. To! Ça fait à la prochaine!

Ray-Arali


Section photos

Des cobs des roseaux (antilopes)
Des baobabs au coucher du soleil sur le W du fleuve Niger
Un petit troupeau de buffles
La fameuse Croix d'Agadez
La Tapoa, un petit cours d'eau, avec un éléphant et des antilopes
Les Gorges du W
Les grands explorateurs
Tout ce qu'on a vu des lions
Des oiseaux en migration
Mouma en plein action
Des phacochères

Dave H

mardi, avril 19, 2005

Faits divers (part 1)

L'eau chaude est gratuite
On a une business de glace à la maison
Il y a des cybercafés dans des boîtes en tôle
Les moutons du voisins sont toujours couchés en avant de chez nous
Parfois, les chameaux bloquent la circulation sur le pont
À partir de 6h le matin et ce, 5 fois par jour, on entend "ALLAH ALLAH" dans les PAs des mosquées.
Ma tanti Marie-Julie a un chien Fatou et un âne Bobby
Ma coloc Sara a failli faire un accident de moto avec une vache
On a un gardien à la maison qui fait notre ménage
Mon crew nigérien est composé d'amis touaregs, peuls, songhaï-djermas
Il y a des nids de pintades et même des nids d'autruche sur les routes du Niger (nids de poule, la pognes-tu? ;-) )
Pour recycler, on jette aux poubelles
L'eau de la piscine est à 30 degrés Celcius et on la trouve bien froide
Les gens ont des cellulaires mais pas assez d'argent pour se payer à manger
La chaleur ça rend con
Il y a un seul magasin à rayon à Niamey s'appelle Tout pour la femme et l'enfant
Le Niger est un pays à 99% musulman, mais on trouve des bouteilles d'alcool partout
On y trouve un des deux ingrédients bruts d'une boisson, la Kola
Les boissons gazeuses sont appelées sucreries, très approprié...
Prendre le taxi coûte 200 F CFA, soit 0,50 CAD, et 400 pour une longue distance
Les rues ont des noms, mais personne ne les connait

Section photo

Bobby l'âne nous montre ses belles dents
Une cuisine africaine
Une formation en informatique avec Monsieur Raymond
Genesis couture
George le yorouba rasta (Jah love, Jah bless!)
Le grand marché de Niamey, à la fermeture
Ma tanti Marie-Julie et son petit mari Arali
Mouma dit Bob, le guitariste touareg de l'heure

Restez en ondes pour mon prochain article sur mon safari au parc national!

Ray désormais Arali, mon nom touareg

mercredi, avril 06, 2005

Droit de réunion et droit de parole

Salut!

Moi c’est Sara, enchantée! Je suis la coloc de Monsieur Raymond dans la belle grande ville de Niamey. On bosse aussi ensemble et on a tendance à fréquenter les même gens dans nos loisirs, alors si je vous dit que tout va bien, c’est que c’est vraiment vrai. Ray est même capable d’endurer mon chum à la maison et dans le frigo 5 jours par semaine, c’est tout dire.

Bon, personnellement, je n’ai pas de blog, mais j’ai une liste commune à qui j’envoie des chroniques une fois de temps en temps sur des sujets nigériens, que ce soit sur l’actualité, sur les coutumes ou sur des petits ou gros trucs qui me frappent. Ray voulait que j’écrive aussi sur son blog, alors je vous envoie mon dernier « reportage » sur l’actualité au Niger. J’espère que ce sera instructif.

À la prochaine
Sara

Droit de réunion et droit de parole

Le Niger est une très jeune démocratie, instable et frileuse. Petit résumé : Le premier mandat démocratique complet s’est terminé en décembre 2004. Le deuxième mandat du président Tandja en est donc à ses débuts.

Depuis son retour au pouvoir, Tandja a décidé de renflouer les caisses de l’État, ce qui en soit est louable, tout est dans la façon de faire.

L’économie du Niger est une économie informelle où la plupart de gens gagnent chaque jour de quoi manger et survivre, sans mettre de côté, sans avoir de salaire fixe, et sans payer d’impôts. L’impôt sur le revenu existe, mais sa perception est virtuellement impossible, les gens n’ayant aucune preuve de leurs revenus, les percepteurs mangeant une partie de l’argent en chemin. De plus, les élus sont en grande majorité des commerçants et des entrepreneurs de poids, qui n’ont aucun intérêt immédiat à ce que les lois sur la taxation des revenus soient appliquées de façon stricte.

Où donc aller chercher cet argent si précieux? En taxant bien sûr les ventes. Jusqu’ici, aucun problème, tout le monde chez nous a pleuré un peu quand la TVA et la TPS se sont installées, mais on s’est habitué depuis et ça fait partie du cours normal des choses.

Là où ça devient problématique, c’est dans ce qui est taxé et comment. L’économie informelle oblige la taxation des ventes aux marchands, car une fois dans la rue, il n’est pas possible de suivre ceux-ci et de récupérer l’argent. Et dans une logique de profit, on veut taxer ce qui est consommé en grande quantité. Or le nigérien moyen ne consomme pas beaucoup et se contente de manger, boire et avoir un toit. Suite à ces taxes, les marchands, dans leur logique de profit à eux, en ont profité pour augmenter leurs propres prix bien au-delà du pourcentage des taxes (fixé à 19%). C’est une logique fréquente ici, où le plus petit est celui qui écope le plus.

C’est dans cet environnement pour le moins mercantile que le gouvernement a imposé des taxes sur les produits essentiels : les denrées alimentaires de base (farine, sucre, riz et lait), l’eau et l’électricité. Et les compagnies de distribution ont augmenté les tarifs de base et, dans le cas de l’eau et de l’électricité, diminué la part sociale (consommation considérée de base pour la survie). La part sociale de l’eau était déjà bien en deçà de la consommation essentielle d’une famille nigérienne moyenne (10 à 15 personnes sur une même facture pour boire, cuisiner et se laver avec un seau d’eau).

Je vous donne mon exemple personnel, mais c’est le même scénario dans tout le pays : ma facture d’électricité a triplé (de 7000 à 25 000 FCFA/mois) et ma facture d’eau a doublé – alors que seule je ne consomme pas la part sociale en eau (de 1000 à 2500 FCFA/mois). Lorsqu’on sait que le salaire de base d’un fonctionnaire (qui est aussi le seul à subir effectivement les impôts prélevés à la source) est en moyenne de 50 000 FCFA (125 $Can), c’est tout de même une bonne partie du budget familial qui sert à couvrir les besoins de base.

La société civile – la population, les ONGs, les associations, les groupements de toutes sortes – a décidé de protester. Il y a d’abord eu une marche. Près de 100 000 personnes (les chiffres varient bien sûr) ont marché vers l’Assemblée nationale. Il y a eu un peu de casse (quelques feux de circulation éclatés, principalement), mais rien de majeur. Le gouvernement a pris peur, il a aussitôt suspendu le droit de rassemblement. Pas à petite échelle, mais impossible aujourd’hui d’organiser une marche sans être assuré que les militaires vont contrôler agressivement la foule, très agressivement.

Alors, les leaders du mouvement ont organisé une journée morte. Ils se sont servis des médias, principalement de la radio, pour demander aux gens de rester chez eux, de ne pas aller travailler à une date fixe. Les taximan, qui sont organisés en syndicat et qui contrôlent toute la circulation des gens et des biens dans ce pays, et les postes d’essence ont embarqué, immobilisant la ville. Les boutiquiers sont restés chez eux. Tout le monde a pris congé.

Le gouvernement n’était pas content non plus, il a eu peur de ces gens qui ont autant d’ascendants sur la population. Ils ont donc arrêté et emprisonné les 5 principaux leaders de la société civile, fermé la radio Alternative, la radio privée la plus critique et la plus écoutée du pays et affirmé haut et fort que rien ne changerait. Les 5 hommes sont accusés d’avoir fomenté un complot contre la sécurité publique de l’État. Ils risquent une peine à perpétuité.

On sent que les réflexes dictatoriaux ne sont pas loin, que les gens à la tête de l’État retrouvent leurs anciennes façons de faire (ils sont les premiers à être élus, mais la plupart ont déjà fait partie du gouvernement avant les élections).

Alors, il y a eu une autre journée morte. Et le gouvernement a dû s’asseoir à la table de négociation. Et il s’est retiré. Troisième journée morte. Et le processus continue, on ne sait pas où cela va s’arrêter, mais on sait déjà que si les choses ne bougent pas, jeudi est encore journée morte. Et que les gens vont même prendre le risque de sortir dans les rues samedi. Mais la population est aussi excédée par ces pressions, parce que dans les journées mortes, c’est ceux qui vivent au jour le jour, les petits, qui écopent, encore.

© Sara Boivin-Chabot, 2005

samedi, avril 02, 2005

Paresse....

Bonjours! Finalement, apres 3 ans d'attente, voici de nouvelles photos... Je suis trop paresseux pour vous écrire tout ce qui c'est passé, alors je vous le rencontrerais à mon retour!! :)

Ruine Anglaise ou Hollandaise(j'ai oublié) à Melaka

Maman ourang-outang qui défend son petit

Voici le parc national Mulu

Voici l'entré principal du dit parc

Formation dans une grotte

Envoler de chauve-souris

Les Pinnacles

Les Pinnacles prise 2

Moi et autre québécois affichant une bouille heureuse, heureuse d'avoir atteint les Pinnacles

Paysage lors de la monté vers les Pinnacles

Ca mes amis, c'est le centre d'achat le plus impréssionant de Singapoure

Voici Singapoure

Admirez mes talents de photographe

Bâtiment administratif a Singapoure la nuit

Mosque à Singapoure

Sortie d'une des plus grande grotte au monde (Contenant de 2 a 3 millions de chauve souris)

Suivre les indications S.V.P

mercredi, mars 23, 2005

Le rendez-vous africain

C'est une histoire qui débute avec une invitation. C'est une histoire qui s'apparente au "plan foireux thaïlandais" que j'ai connu en ce début 2005.

Il y a un grand mariage dans un village djerma. Un fils de Kountché se marie. Le chef du village de Damana est le grand frère du Général Seyni Kountché, un ex-président du Niger, monté au pouvoir par coup d'état, décédé en 1987 d'une maladie quelconque. Il adonne qu'Isak, un citadin de Niamey et membre de notre entourage, est aussi un fils de ce chef.

"Rdv à 19 à la station de Balleyara", nous écrit Isak par SMS. Il nous arrangeait un lift à partir de Balleyara, ~90km de Niamey, pour se rendre à Damana, ~15km plus loin. Tout s'arrange le vendredi même de notre départ. On avait demandé un lift à notre patron qui vit à Balleyara et qui s'y rend toutes les fins de semaine. Une centaine de kilomètre ne semble pas tant par chez nous... ici, la distance a une toute autre signification. À 17h00, Sara et moi étions encore au service (boulot) en train d'attendre patiemment après un lift qui n'arrivait pas. Ça prenait au moins 2h de route et plus le temps coulait, plus notre rendez-vous devenait "africain". Sara eut alors une brillante intuition. Pourquoi ne pas essayer le taxi-brousse? Badio, un collègue de travail nous propose de nous trouver un transport pendant que nous préparons nos bagages pour la fin de semaine. Nous retournons chez nous et croisons justement un taxi-brousse, cap vers Balleyara probablement. À peine arrivé chez nous que quelqu'un cogne à la porte, c'était Badio et le même véhicule qui a rebroussé chemin pour ramasser deux passagers! C'était un ami à lui qui nous rendait service! Comme tout le monde a l'air de se connaître ici! 1500 francs CFA chaque, guitare et bagage à bord, nous filons dans la petite van, communement appelée 18-places, vers notre destination. 19h15, nous débarquons à la station d'essence de Balleyara, embarquons dans notre lift pour Damana, et savourons la première Flag bien froide de la fin de semaine!

Nous ne savions pas en ce moment précis, que la Toyota du service avait eu une crevaison et que le patron arriverait à 23h00 à Balleyara!


Damana
Nous arrivons à Damana vers 20h, après une belle aventure en taxi-brousse. Ai-je déjà mentionnéque les salutations font partie d'un protocole très important? Nous passons alors par la chefferie pour saluer le père d'Isak. C'était un vieux djerma d'environ 80 années, resté imposant dans un aura d'importance. Régnait un petit atmosphère de respect mélangé au malaise, de peur d'offusquer l'ancêtre par un faux pas. Quelques minutes après, on nous présente notre case de passage, une ancienne villa du Général Kountché lui-même! À peine avons nous déposé nos bagages que des femmes nous apportait un copieux repas de patates douces à la sauce avec viande de mouton. J'ai du faire quelques tests d'allergie, de peur qu'ils emploient l'huile d'arachide. Laissez-moi vous dire que j'ai mangé comme un porc quand le test a été passé avec succès!

Le reste de la fin de semaine se résume en repos sur une natte, que l'on déplaçait en fonction de l'ombre créée par les eucalyptus. Un peu de guitare par-ci, un peu de djembé par-là, des petits jams sessions, poser le thé, des salutations à ne plus finir, une fin de semaine bien arrosée par les Flags, le gin et du vin quoi!

Nous nous sommes promenés à travers le village pour apercevoir des différentes concessions, le centre social avec la seule TV du village (sur laquelle passait un long métrage de l'agent 007), l'école, les jardins. Le samedi soir venu, juste avant le tomber du soleil, nous avions planifié aller prendre une flag sur la dune de Damana, à quelques kilomètres à pied du village. Quelle vue incroyable nous était offerte! D'un côté de la dune, panorama du village entier, et de l'autre côté, panorama du paysage sahélien typique.


Périple Toyota en brousse
Alphonse "la défonce", un cousin à Isak s'est aventuré dans le terrain broussailleux pour nous apporter le cooler plein de bières froides aux dunes dans sa Corolla! Même avec un habitué de la conduite en brousse, nous n'avons pas pu nous tirer d'une belle péripétie de conduite en brousse! Comme nous n'avions plus que la lueur de la lune et des phares de la voiture, nous avions un peu de misère à ramener la Toyota au village! Zig zag entre les arbustes, pris dans le sable à plusieurs reprises, même ne plus savoir par ou passer tellement il y avait de cul-de-sac.
Finalement, Isak et cie ont couru à travers la brousse, comme des "Peuls derrière leur taureau", pour venir à notre rescousse et nous diriger à travers la brousse.



Le mariage djerma
Le marié offre 3 pagnes (unité de mesure ainsi que mot pour désigner un morceau de tissu), divisé pour donner un petit morceau à chaque personne impliquée dans le mariage. Ces gens s'achetent alors leurs pagnes selon le motif du morceau reçu et se crééent leur propre morceau de vêtement qui forme alors, l'uniforme de mariage. Plus les gens ont le même motif sur leur habits, plus le mariage est bien organisé.

Premièrement, tout le village est impliqué, en fête! Il y a des griots (musiciens, poêtes, dépositaires de la culture orale) qui jouent de leur tambours toute la journée, en demandant de l'argent aux passants, puisent leur énergie en croquant des noix de kola (alcaloïde, hallucinogène faible, donnant un peu le même effet que le café). Des femmes dansent au son de la musique. Nous, les invités, suivont l'action de loin, de peur de trop capter l'attention, étant vraiment les seuls blancs au village. Il y a un tambour traditionnel qui tonne toute la journée devant la concession de la mariée. L'industrie de la bouffe fonctionne toute la journée pour satisfaire l'appétit de tous les invités.

La fête du mariage dans le jour se passe dans deux camps, celui de la mariée et celui du marié. La nuit du mariage, les mariés se retrouvent chez le marié pour célébrer leur première nuit de mariage, pour travailler sur un premier projet futur, et ce jusqu'à 6h le matin! Disons qu'il était mode zombie le lendemain quand nous l'avons salué avant de quitter...


Eau, source de vie
Pressés par le départ improvisé, nous n'avions amené que deux gourdes d'eau de robinet. Le niveau d'hydratation du corps fluctue énormement dans ce climat sahélien, surtout en brousse! Pas le choix, nous n'avions que l'eau du puits, pleine de minéraux quelconques, pour se désaltérer et pour se doucher. Il faut croire que mon système est devenu dur comme fer, car chicago n'a pas eu lieu depuis!


Le marché de Balleyara
Dimanche après-midi, déposés à Balleyara, deux blancs partent à la recherche de la concession de Boureïma, le patron, sous le soleil plombant. Ayant déja visité sa concession deux fois, Sara a pu nous mener sans trop se perdre à destination, en demandant à quelques gens au passage (tout le monde se connaît dans un village). Arrivés chez lui, nous été reçu par sa femme qui nous a offert eau fraîche et repas, ainsi qu'une douche d'eau de puits tellement rafraîchissante!
Son neveu Saddam (aucun rapport avec l'illustre personnage), âgé de 14 ans, se propose comme notre guide pour le marché de Balleyara. Après la période de grande chaleur de la journée, donc vers 15h00, nous nous dirigeons vers le marché, en savourant un Fanta bien froid au passage, qui était comme un oasis en plein désert!


Le marché de Balleyara attire des commerçants de tous les villages avoisinants. Nous nous sommes perdus à travers des couloirs étroits entre les innombrables kiosques vendant des articles de toute sorte. Calebasses (grands bols fabriqués avec des courges), tapis, pagnes, kola, cordes, etc. Saddam nous a mené le chemin à travers tout le bazaar pour nous montrer le fameux marché de bétail. Hallucinant! On y négocie des moutons, chèvres, vaches et même dromadaires! Combien ça vaut un dromadaire? 250000 francs CFA (~600 CAD)! Qui veut un chameau? En tout cas il y en a pour tout le monde!

À la fin de la journée, il fallait songer à rentrer au bercail. Trouver un transport fut une autre aventure joyeuse... Dans le milieu de l'autogare, grouillait une foule de petits enfants mendiant à manger (école coranique), vendant de l'eau fraîche(hari eno!!!). Et pour l'heure de départ? Ben quand le véhicule se remplit... vaut mieux prendre un 7-places qu'un 18-places dans ce cas là!
PrésentDéjà un mois est passé depuis mon arrivée le 23 février! En ce moment, la population fait "ville morte" (personne ne sort de chez soi) une fois par semaine, pour montrer leur désaccord face à la décision du gouvernement d'augmenter le prix d'éléments essentiels, soit le pain, le lait, l'électricité déjà trop chère. Ce qui nous donne quelques jours de congés qui nous permettrons d'aller aux dunes de Niamey en fin de semaine et de se baigner à la piscine de ma tanti Marie-Julie...



Photos
L'intérieur d'un 18-places (je suis dans le coin en bas a gauche!) ©Sara 2005
Aria, un Bob Marley réincarné ©Sara 2005
Le bureau des volontaires
Un chameau particulièrement branché ©Sara 2005
Des chameaux qui prennent ça chill au marché ©Sara 2005
Un pano du village de Damana ©Sara 2005
Un pano derriere la dune de Damana ©Sara 2005
Un griot au marché faisant son show ©Sara 2005
Un petit show de guitare à Damana ©Sara 2005
Le manguier, source de mon fruit de l'année
Le marché de bétail à Balleyara ©Sara 2005
La pépinière de Gnagoumaré
Les compagnons de travail à l'ONPHDB
Ma chambre
Torro! ©Sara 2005
Transport Niger ©Sara 2005

mercredi, mars 02, 2005

Africa foto!!

Fofo! (Salut)

Voici mes premieres photos d'Afrique:

Maroc
Un coucher de soleil kitsch à Casablanca
Vous reconnaissez ce resto?
Marchand d'épices
Motobecane!!
Mon nouveau band marocain
Photo voyage campus (Grande Mosquée)

Niger
Un wanna be touareg
Route goudronnée à Niamey
Pont Kennedy sur le fleuve Niger
Une girafe à quelques mètres!
Mon nouveau crew
Les dieux nous sont tombés sur la tête 3
Tempête de neige sur ma rue

Iri ma kani baani (BONSOIR)

Pas encore dans le désert, mais presque...

Dite-vous donc qu'y a pas juste au QC qui neige! Ya eu 3 tempêtes de sable (neige du niger) depuis que je suis là et y a même des tourbillons de sable...

Je capoutse, j'ai vu le dernier troupeau de girafes en Afrique de l'Ouest... magnifique... il y en a plus qu'une centaine et j'en ai vu une douzaine.

Bon, il parait que les mois chaud s'en viennent... je trouve qu'à 40 c'est assez chaud à mon goût! J'vais adopter le sommeil sous les etoiles... Ya la plage dans ma cour... mais ya pas de mer malheureusement... J'ai une amie qui a une piscine au moins... :)

J'ai fait mon premier voyage en brousse cette semaine... premier coup d'oeil sur le paysage sahélien typique :

flore : baobabs bien sur, gaos (acacias), arbustes et c'est a peu pres tout... ha j'ai oublié de mentionner qu'y a du sable!
faune : je suis comblé! Ya des dromadaires partout et je connais qqun qui va me montrer comment en faire!!! A part de ca ya des anes, chevres, moutons, pintades...
villages : cases en paillotes, puits (j'ai pris ma premiere douche a l'africaine)

Les ethnies
Ya un mélange incroyable d'ethnies à Niamey... ya les djermas, les haussas, les peuls, les touaregs et les occidentaux comme minorité invisible. J'essaie d'apprendre le djerma en ce moment... j'ai un bon prof... :)

Kala a tonton (a bientot)

Ray